Article paru dans Passion Santé, juillet-août 2010
Moins polluants, plus économiques, les produits hygiéniques réutilisables font peu à peu leur apparition sur le marché. Tour d'horizon des solutions qui s'offrent à vous.
Commençons par les couches pour bébés réutilisables. Rassurez-vous: il ne s'agit pas du système carrés de coton et épingles à nourrice de jadis, le concept a désormais été totalement réinventé et il se décline à toutes les sauces. En chanvre ou en coton, avec des fermoirs à pression ou en velcro, adaptables ou non à la taille de votre enfant...Mieux, le dispositif n'implique pas d'entreposer chez vous des couches bourrées de défections. Les nouvelles couches lavables sont pourvues de carrés tissus biodégradables qui permettent de vous débarrasser du gros des déjections de vos bambins. Lavés à 60°C minimum, ils peuvent être réutilisés en toute sécurité. Et pour ceux qui rechignent à laver plus de linge, il existe même des sociétés qui collecte les couches à domicile pour les nettoyer. « Quelque 280 kg de langes jetables sont rejetés dans l'environnement par an et par bébé . Leur dégradation naturelle prend des siècles, entre 200 et 500 ans », explique Marie-Rose Gueuten, Échevine au développement durable d'Etterbeek. Depuis janvier 2010, cette commune bruxelloise offre jusqu'à 100€ de primes aux parents qui adoptent les langes lavables.
L'avantage environnemental n'est pas le seul point fort de ces nouvelles couches. Pour un seul bébé, leur coût global est le même que celui des langes jetables. Selon une étude de faisabilité publiée par l'IBGE(1), les parents peuvent économiser jusqu'à 500 € s'ils réutilisent leurs couches lavables pour un deuxième enfant. Aurélie, jeune maman de 28 ans, s'est laissée séduire par le concept. «J'ai adopté les langes lavables essentiellement par souci d'écologie», explique-t-elle. « Le dispositif fonctionne parfaitement, la surcharge de linge ne me prend pas beaucoup plus de temps et je suis certaine que mon bébé est propre en toute sécurité pour sa santé. »(voir encadré)
Et pour les femmes?
L'hygiène verte ne concerne pas que les bébés. Pour les femmes, il existe aussi les serviettes hygiéniques lavables et les tampons réutilisables. Les avantages? Côté écologie, le constat est simple: une femme occidentale rejette tout au long de sa vie environs 120 kg de serviettes, tampons et applicateurs. Autant de déchets qui prennent des siècles à se dégrader naturellement. Côté économie, un paquet de 30 serviettes hygiéniques ou une boîte de 30 tampons coûte de 5 à 9€. Si on considère qu'une femme est réglée en moyenne 5 jours par mois, elle dépenserait de 60 à 110€ par an pour des serviettes ou des tampons. De ce fait, de plus en plus de femmes optent pour les solutions vertes.
Première option: les serviettes hygiéniques lavables. À l'instar des langes, le principe est le même que du temps de nos grand-mères mais il a été quelque peu amélioré. Ainsi, les serviettes lavables modernes possèdent une fermeture à base de clip ou de velcro, elles sont moins volumineuses et vu qu'elles existent en différentes tailles, elles s'adaptent mieux aux contours de notre corps. Leur nettoyage nécessite un pré-trempage à l'eau froide, afin de de se débarrasser de l'essentiel du sang avant qu'il ne se coagule. Ensuite, tout comme les langes, il suffit de les passer à la machine à minimum 60°C. Elles s'achètent essentiellement en ligne, bien que quelques magasins spécialisés commencent à les vendre. Coût de l'opération? Entre 9 et 16€ pour un pack de trois serviettes, utilisables de 2 à 3 ans.
Deuxième option: les tampons réutilisables. Et dans ce cas-ci, le nec plus ultra, c'est la coupe menstruelle. Il s'agit d'une coupe en forme de cloche composée de silicone souple totalement hypoallergénique. Parfaite pour les femmes aux peaux sensibles, sujettes aux mycoses, à l'eczéma ou aux allergis, la coupe menstruelle ne perturbe pas la flore vaginale et ne laisse aucune fibres dans le vagin. Elle est pourvue d'une petite tige qui permet de la retirer pour la vider de son sang. Une opération qui, comme les tampons, s'effectue toutes les 3-4 heures. Après chaque 'vidange', elle doit être rincée à l'eau chaude et, à la fin des règles, elle se désinfecte tout simplement à l'eau bouillante. « Le dispositif semble quelque peu original », conçoit le Geneviève Jacques, gynécologue de l'hôpital Édith Cavell. « Mais à partir du moment où elle est régulièrement vidée et désinfectée, je n'y voit aucun danger du point de vue médical. » Commercialisée en Europe sous le nom de Mooncup, elle s'achète soit en ligne, soit dans des boutiques spécialisées. Le tout revient à environs 30€, pour une durée d'utilisation qui oscille de 5 à 10 ans. « Au début, il faut s'y habitué, car son insertion et son retrait requièrent un certain temps apprentissage », explique Louise, qui utilise la Mooncup depuis 1 an. « Mais une fois cette période passée, le système est exactement le même que pour les tampons, sauf qu'il est moins cher et plus écologique. » Signalons toutefois un bémol: la coupe menstruelle s'avère très peu pratique dans les lieux publics, car toutes les toilettes ne sont pas pourvues d'un évier...Imaginez-vous sortir des WC, les mains ensanglantées, pour rincer votre Mooncup devant les clientes d'un restaurant ou, pire, devant vos collègues de travail !
Julie Van Rossom
(1) Institut Bruxellois pour la Gestion de l'Environnement – www.ibgebim.be
Les langes lavables plus sûrs pour la santé des bébés?
Nombre d'enfants souffrent d'allergies aux langes jetables. Récemment, de nouveaux langes lancés par Procter & Gamble ont d'ailleurs créé la polémique. La multinationale américaine fait actuellement à des plaintes de parents dont les bébés auraient été victimes de graves érythèmes fessiers. De fait, les couches réutilisables réduisent à presque à zéro ce genre de risques sanitaires. De même, elle permettraient une meilleure respiration de la peau. « Les langes jetables augmenteraient de 1°C la température au niveaux des parties génitales. Selon certaines études scientifiques, ceci pourrait induire de futurs problèmes de fertilité pour les petits garçons », explique Jolien De Troch, membre de l'IBGE ayant contribué à une étude de faisabilité sur les couches lavables.
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